Antoine naquit à Qeman, au sud de Memphis en Haute Égypte vers 251. Orphelin à 18 ans, il se retira dans la solitude des déserts de Thébaïde où il a vécu en ermite jusqu’à l’âge de 105 ans. Il fut à l’origine de la création en 1095 d’un ordre religieux dans le Dauphiné où sa dépouille aurait été transportée : “les Antonins” qui se consacrèrent aux victimes des grandes maladies contagieuses. Des pèlerins accoururent de toute l’Europe pour invoquer le saint contre les grandes épidémies. Ce pèlerinage fut un temps presque autant réputé que le pèlerinage de Compostelle ! Il n’y avait que le recours aux saints intercesseurs pour aider les malades abandonnés des médecins.
Les artistes du Moyen Âge représentèrent le plus souvent Saint Antoine comme un vieillard barbu et maigre, vêtu de la robe de bure à capuchon des moines; ils lui donnèrent comme attributs un bâton noueux, un chapelet à gros grains, la clochette dont se servaient les ermites pour repousser les attaques des démons, ainsi que le cochon : les Antonins avaient recours à l’élevage de porcs dont le lard aurait été un remède efficace contre le “feu de saint Antoine” ou mal des ardents, une peste qui consumait les corps dans d’horribles douleurs.
La sculpture en bois polychrome fin XIVe – début XVe siècle, est un don au Musée de l’Abbé Arnoult; elle provient de l’église de Mennetou-sur-Cher.
L’identification de ce buste comme celui de Saint Antoine est très probable mais pas certaine. La qualité d’exécution est remarquable. Les yeux en amande, mi-clos, laissent deviner une forte concentration et une intense vie intérieure. La bouche, nettement dessinée avec des lèvres minces, aux commissures tombantes, lui donne une expression un peu désabusée.
Les représentations de saint Antoine ermite sont rares dans le diocèse de Blois où son culte n’est pas développé : aucune église n’est placée sous son patronage.
Extraits des “Cahiers de rencontre avec le patrimoine religieux” n°17.