La statue de saint Paul

La statue de saint Paul aurait été sculptée dans le bois au XVIIe siècle et aurait reçu sa polychromie, encore très bien conservée, à une période plus tardive.

Une expression peu commune

Saint Paul, debout, le front dégarni et lisse contrastant avec sa longue barbe brune et bouclée, correspond au type iconographique qui s’est fixé à la période médiévale. Les traits sont durs ; les larges sourcils sont froncés, le nez est fort, les joues rouges et la bouche dissimule derrière la moustache un air presque hautain.

Selon la tradition iconographique, il est vêtu de sa tunique bleu-vert ceinturée à la taille et de son manteau rouge dont les plis qui se chevauchent et se croisent manifestent un grand soin du rendu des textiles. Appuyé sur sa jambe gauche, saint Paul tient dans sa main un livre. Saisi dans le mouvement, le corps en torsion, il semble avoir laissé retomber un pan de son manteau pour tendre le bras droit en avant.

L’interprétation des lacunes de la main droite

À la vue des nombreux ouvrages sculptés à l’effigie de saint Paul, il ne semble pas infondé de présumer que ce saint Paul ait tenu un jour dans l’orifice de sa main droite l’instrument de son martyre : l’épée.

Un attribut de saint Paul, apôtre des gentils : le livre

Paul de Tarse, né juif et citoyen romain, passe le début de sa vie à persécuter les disciples de Jésus. Sa conversion a lieu sur le chemin de Damas lorsque le Christ lui apparait lors d’une chute de cheval. Selon les Actes, il perdit la vue pendant trois jours avant d’être baptisé au nom du Christ. Par la suite, il se revendique lui-même au cours de ses voyages comme apôtre du Christ bien qu’il ne fasse pas partie des Douze. Saint Paul est surnommé l’« apôtre des gentils » car il est une figure majeure de la diffusion du christianisme auprès des non-juifs. Les nombreuses lettres qu’il adresse à ces nouvelles communautés constituent les documents les plus anciens du christianisme. Saint Paul est ainsi représenté tenant un livre évoquant ses écrits.

Sur l’acquisition de l’œuvre

La statue est propriété du musée depuis 1931 grâce au don de l’abbé Leclerc à Mur-de-Sologne (Loir-et-Cher).

Bibliographie

« Visages de lumière, sculptures du Musée diocésain d’art religieux de Blois », Art sacré : cahiers de rencontre avec le patrimoine religieux, vol., n°17, 2002

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